Marie Bauthias c’est d’abord une peur des apparences, et elle tient fermement son ombre en laisse, cette ombre qui à la vitesse de l’ombre veut parfois faire le grand écart. Sous les remparts de son béret, du miroir opaque de ses lunettes noires portées en tout temps et tout lieu, sous le gilet pare-balles de la fumée de ses cigarettes du temps où elle se paraît des rideaux de bambous de la nicotine, elle ose à peine saturer l’espace. Avant que l’on ait vu ses yeux bleus ou marrons, on ne sait, celui-ci aura commencé sans doute à se dissoudre dans ses mots. De cette cuirasse se risquent bien des aveux et des doutes sur le chemin du vrai. Marie croit aux « clairvoyances acharnées à l’obscurité du bonheur. » « L’imagination ne coagule jamais! » ainsi Marie avance en terre d’instincts et d’infinis terrifiants. Si loin la main, mais les paumes seules tendues, si loin la main donne son poids qui n’est rien d’autre qu’un poids de main seule, comme elle l’écrit dans un recueil encore inédit. Gravures, mots compacts taillés à même le papier parsèment sa route. Et si d’aventure un peu de sa confiance de louve vous est acquise, elle révèle son attachement profond aux forces de la terre...
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